Partenaire  magique du geste,  j'ai découvert la toile carbone dans les ateliers de fabrication textile alors qu'étudiante je cherchais des supports de rentoilage.

Ce matériau industriel, destiné au revêtement de carrosseries et d'objets, m'accompagne depuis presque 25 ans.  Les toiles ont  voyagées partout avec moi: roulées, tendues , présentées en kakémono il n'y a pas de limite ni de cadre à ces pièces qui portent en elles liberté et source d'émerveillement.

Quand j'ai détournée la toile carbone de son utilisation initiale, elle n'est pas seulement devenue un support à peindre, elle fait partie de mon processus de création, elle est le support palpable de l'idée.

Par son aspect obscur, la fibre est un terreau propice à l’éclosion de la  lumière, à l’introspection tandis que ses reflets métalliques et sa tenue donnent corps et poids à l'immatériel, elle invite au tissage de l'invisible et du ressenti.

Ainsi, suivant le fil de mes pensées, la lumière surgit du sombre carbone au fur et à mesure que je pose les touches du pinceau.

Éclairage changeant sur la toile sombre,  dernière mue avant la création de l’œuvre.